Ville de Rochefort (Charente-Maritime)
Le 18 juillet 2023, j'ai visité la ville de Rochefort, en effectuant le parcours Terra Aventura.
En 1096, une notice mentionnant le nom de Rochefort figure dans un dossier comprenant également une charte de donation, offert par le duc d'Aquitaine Guillaume le Troubadour, à l'abbaye Saint-Jean-d’Angély.
À partir du milieu du 13ème siècle, le nom de Rochefort est écrit dans des textes.
En 1250, le nom de Rochefort était courant.
Il était donc très important de situer la position exacte du château fortifié au bord de la Charente. Le château surveillait le trafic sur la rivière.
À l'époque, le site s'appelait Rochefort-sur-Charente.
Entre les 16ème et 17ème siècles, pendant les Guerres de religion, la ville de Rochefort est passée entre les mains des Catholiques ou des Protestants.
En novembre 1594, le Roi Henri IV accorde un marché hebdomadaire et trois foires par an à la ville de Rochefort.
Le 11 septembre 1599, Henri IV vend la terre de Rochefort à Adrien de Lauzeré, son 1er valet de chambre.
En 1655, Mazarin crée la Première Compagnie de Garde-marines.
Vers 1660, la Marine Française, qui avait été créée par Richelieu, n'a que quelques navires capables de naviguer.
Louis XIV charge donc Colbert de Terron de trouver un lieu sur la côte Atlantique afin de construire un arsenal qui servira de refuge et d'approvisionnement.
En 1665, le site de Brouage est trop ensablé.
Colbert de Terron réussit à convaincre le Conseil du Roi de s'intéresser à Rochefort qui se trouve à mi-chemin entre Fouras et Tonnay-Charente.
L'Arsenal est construit et comporte des ateliers et des magasins.
Le 5 mai 1666, les héritiers d'Adrien de Lauzeré vendent les terres de Rochefort à la Couronne.
Louis XIV ordonne de détruire les restes de fortifications de Rochefort.
Seul l'Hôtel de Cheusses sera sauver afin de créer un Arsenal Militaire pour abriter la flotte du Ponant.
Le bâtiment de la corderie royale est construit.
Pendant le 17ème siècle, le nom de la ville est réduit pour devenir simplement Rochefort.
La mention "sur-Charente" devient inutile avec la construction de l'arsenal.
En 1670, Colbert réforme la Première Compagnie de Garde-marines.
En 1671, elle est dissoute.
En 1672, la Première Compagnie est en partie reconstituée à Rochefort.
Cette Compagnie assure la formation et l'apprentissage des futurs Officiers de Marine, en complément avec l'École Spéciale d'hydrographie créée par Richelieu.
En 1677, des canalisations en bois permettent de transporter l'eau depuis Tonnay-Charente pour les besoins de la population.
L'exploitation de l'arsenal est très difficile.
Entre l'arsenal et la rade, il y a 12 miles nautiques, soit environ 22,22 kilomètres.
Ainsi, l'arsenal est très bien protégé mais la faible profondeur jusqu'à la rade oblige de décharger les navires avant de s'engager jusqu'à l'arsenal.
Le halage s'effectuant à la force des bras, il sera fait appel aux forçats pour effectuer cette tâche à partir de 1766.
Entre 1683 et 1710, la ville se développe et des fortifications sont construites suite aux demandes successives de Colbert de Terron et de Michel Bégon.
Michel Bégon embellit la ville.
En 1683, Pierre Arnoul transfert l'hôpital de Tonnay-Charente à Rochefort, et réorganise la vie religieuse en ville.
En 1683 toujours, trois Compagnies de Cadets-gentilshommes sont créées à Brest, Rochefort et Toulon.
Au 18ème siècle, des immeubles aisés sont construits.
En 1719, Jean-Baptiste Mac Nemara achète un immeuble urbain.
À cette époque, il est Lieutenant de frégate.
Il devient par la suite Chef de division d'escadre et Vice-amiral, puis Lieutenant Général des Armées Navales.
Pendant le 18ème siècle, la Monarchie Française ravitaille ses colonies situées sur les océans Atlantique et Indien, depuis Rochefort.
La ville est ainsi au cœur des réseaux d'approvisionnement.
Un lien culturel est créé entre Rochefort et les colonies françaises par le biais des approvisionnements.
En 1767, un bagne est créé par Ruis-Embito.
Il fait partie d'un des 3 bagnes du Royaume avec Brest et Toulon.
Le Bagne était situé dans le Hangar aux Futailles et comptait jusqu'à 528 forçats.
La ville de Rochefort a servi de port de départ pour 27 expéditions de traite négrière.
Ce qui représente 0,8 % du nombre total d'expéditions de la traite française.
Une grande majorité de négociants rochefortais ne pouvaient pas armer leurs navires et faisaient appel à La Cabane Carrée.
Entre 1784 et 1792, 17 des 23 expéditions de traite rochefortaises sont réalisées.
Le contexte international a été profitable à la France dans le trafic d'êtres humains.
La France a été victorieuse en Amérique du Nord, a étendue son influence en Afrique et a récupéré son quartier général au Sénégal, qui était le point névralgique des négociants rochefortais et dont la destination principale était Port-au-Prince.
De la fin du 18ème au début du 19ème siècle, une petite communauté noire vit à Rochefort.
En 1791, la Constitution prévoit que les citoyens actifs de 25 ans, domicilié depuis plus d'un an, payant un impôt et ayant un certificat de citoyenneté de la Section des piques pourront voter pour les députés et les conseillers municipaux.
Sur les 16 590 habitants que compte la ville de Rochefort, seuls 728 citoyens remplissant tous ces critères sont autorisés à voter.
Entre 1794 et 1795, 829 prêtres réfractaires sont déportés et abandonnés sur des coques de navires.
274 prêtres ont survécu à cette déportation.
Le 6 août 1798, 3 frégates françaises (Franchise, Médée et Concorde) avec à leur bord 1000 soldats commandé par le Général Humbert, parviennent à quitter Rochefort malgré la surveillance britannique.
Le 22 août 1798, les frégates arrivent à Kilcummin, dans le nord-ouest de l'Irlande, pour l'Expédition d'Irlande.
À la fin du 18ème siècle, la ville est appelée Rochefort-sur-Mer sans qu'on en sache la raison.
En 1810, les Compagnies de Brest et de Rochefort seront réunies à Brest pour devenir une École Navale.
À partir de 1830, de nombreuses écoles s'installent à Rochefort dont les Écoles de Santé Navale, de Navigation, d'Hydrographie, d'Artillerie de la Marine, de Salubrité Navale, de Construction Navale, de Pilotage d'Hélicoptères de la NAVFCO, des Fourriers de la Marine, des Infirmières, de Formation des Sous-officiers de l'Armée de l"Air, de Gendarmerie et le Centre École de l'Aéronautique Navale.
En 1845, les services de La Poste adoptent ce nom.
Les services de l'État et la mairie le mentionnent également sur tous les documents officiels.
En revanche, les panneaux d'entrée de ville et les services de l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) continuent d'utiliser le nom d'origine.
En 1854, le bagne de Rochefort a fermé ses portes.
Au 19ème siècle, la ville de Rochefort a importé du granite rose de l'Aber-Ildut pour construire la cale de radoub et la tablette du quai dans le Vieux Port, ainsi que du porphyre de l’Île Longue pour les pavés.
En 1926, l'Arsenal de Rochefort a fermé sur décision de la Préfecture Maritime de l'Atlantique, ce qui a entraîner un déclin rapide de la ville.
La direction des constructions navales, l'artillerie, la justice militaire, les cartes et plans ont déménagé.
Les bateaux qui assuraient le désenvasement de la Charente sont également partis.
En 1937, André Guillon a fait reconstruire le cinéma L'Apollo.
En 1982, la rocade Nord est mise en service.
Le 4 juillet 1997, l'Association Hermione-La Fayette commence la reconstruction de la frégate Hermione, en faisant en sorte de la reconstruire quasiment à l'identique de celle qui a naviguée entre 1779 et 1793.
La frégate du 18ème siècle mesurait 65 mètres de long, comprenait 3 mâts et 2 100 m2 de voilure.
La coque était entièrement réalisée en chêne.
Les plans du navire d'origine ont été perdus.
L'Association Hermione-La Fayette s'est servie des plans de sa frégate-jumelle La Concorde.
La Concorde avait les mêmes caractéristiques que l'Hermione, bien qu'il ait fallu procéder à des modifications nécessaires afin de respecter la réglementation actuelle concernant la navigation, mais également pour assurer un confort minimal à l'équipage.
La Marine Nationale française a fourni un pavillon géant, identique à celui qui flotte au-dessus du pont du Charles-de-Gaulle.
Le chantier fut installé dans l'une des deux formes de radoub – Louis XV – situées à l'extrémité de la Corderie royale, au bord de la Charente à Rochefort. Le lieu fut conçu dès le début et aménagé pour la visite.
Dès l'origine du projet, l'Association Hermione-La Fayette a voulu permettre au public de partager la construction de la frégate.
Ainsi, le public a pu découvrir la construction d'un navire selon les méthodes du 18ème siècle.
250.000 visiteurs par an viennent contempler la reconstruction.
En 2012, 3.500.000 visiteurs viennent à Rochefort pour voir l'avancée des travaux.
La frégate Hermione a été financée grâce aux soutiens des collectivités territoriales, de la ville de Rochefort, du département de la Charente-Maritime, et de région Poitou-Charentes.
Mais elle a également bénéficié des recettes de la billetterie, des ventes de produits dérivés, des adhésions au sein de l'association et également des campagnes de financement participatif.
En 1997, après un appel d'offre, l'entreprise Asselin de Thouars a construit la coque et le gros œuvre de la charpente.
Symboliquement, la quille de l'Hermione a été posée au fond de la forme de radoub Louis XV, le 4 juillet 1997, jour anniversaire de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis.
De 1997 à l'été 1999, l'arcasse et l'étambot sont posés, ainsi que les 62 couples façonnés de l'arrière vers l'avant de la frégate.
L'étrave est installée en suivant.
Le squelette de la frégate est terminé.
En 2000, le viaduc de la Charente est construit et le bassin n°2 devient le port de plaisance.
L'A837, la rocade Ouest et la Pénétrante Sud sont mises en service.
En 2000, la carlingue est posée sur la frégate Hermione.
En 2001, c'est au tour des baux.
Les charpentiers construisent le vaigrage et le bordage de la coque.
En juin 2008, seule la chaloupe (la plus grande des embarcations en plus du petit canot et du grand canot) est mise à l'eau.
La frégate elle-même est encore dans la cale de radoub.
Au 18ème siècle, la frégate d'origine avait été construite en 6 mois seulement.
En 2009 et 2010, les peintures de la coque et à l'intérieur sont faites.
En novembre 2011, la figure de proue est dévoilée au public.
Elle représente un lion de 3,5 mètres et tient entre ses pattes la couronne du Roi de France ainsi que le blason aux trois fleurs de lys recouvert de 250 feuilles d'or ainsi que les couleurs de la future frégate.
Le 6 juillet 2012, la coque nue (sans le gréement) de la frégate effectue son premier test de navigation.
La coque était remorquée sur la Charente, avant de rejoindre la forme de radoub Napoléon III, qui est voisine de la forme Louis XV.
La forme de radoub Napoléon III était plus adaptée à la poursuite des travaux.
De 2012 à 2014, une équipe de gréeurs suédois de JB Riggers met en place les mâts ainsi que le gréement.
Les gréeurs Suédois sont expérimentés puisqu'ils ont équipé le Gotheborg, la réplique d'un navire de la Compagnie Suédoise des Indes Occidentales.
Le futur équipage du navire est formé pendant cette période.
Le 7 septembre 2014, la frégate Hermione effectue sa première sortie en mer.
La construction de l'Hermione aura nécessité 17 ans de travaux.
Le 10 avril 2015, le fanal de poupe (grande lanterne) fabriqué par le forgeron Aurélien Vélot, a été dévoilé.
C'est la dernière pièce à être posée sur la frégate avant son grand départ pour les États-Unis.
Un peu plus tard dans la journée, un grand pavillon avec la devise "Votre nom pour L’Hermione" a été hissé à la poupe du navire.
Sur le pavillon étaient inscrits les 12 099 noms des participants dans l'aventure de la construction.
Le 18 avril 2015, la frégate Hermione quitte le port de La Rochelle pour rallier les États-Unis.
De Rochefort à Rochefort, elle a effectué 18 étapes.
Le 29 août 2015, l'Hermione est de retour à Rochefort.
En juin 2021, après quelques voyages en mer, l'Hermione est mise en cale sèche pour un entretien.
Une avarie est constatée à l'arrière bâbord du navire.
Depuis l'automne 2021, l'Hermione est partie au port de Bayonne afin de réaliser d'importants travaux de restauration.
Pour plus de renseignements afin de visiter la ville de Rochefort et la frégate Hermione :