Ferme Cara-meuh à Vains (Manche)
Le 14 juillet 2023, le matin, j'ai visité la ferme Cara-meuh sur la commune de Vains.
En 1929, Jean Baptiste Lefranc s'installe sur la commune de Vains, avec sa calèche et ses 4 vaches.
En 1957, Jean (fils de Jean Baptiste) reprend la ferme avec sa compagne Marie.
Ils s'occupent de 40 vaches sur la ferme.
En 1986, André (petit-fils de Jean Baptiste) reprend les rênes de la ferme familiale.
En 1992, Sylvie Poulain rejoint son mari André à la ferme.
La ferme s'est agrandie et compte 80 vaches.
En 2007, la ferme continue de se développer avec le rachat de 2 fermes voisines.
150 vaches sont désormais à la ferme.
André et Sylvie ont dû embaucher deux employés pour les aider.
En 2009, une crise laitière est en cours.
Le prix du lait a considérablement baissé.
André décide de rejoindre l'Association des Producteurs Laitiers Indépendants afin de protester contre le système agricole.
En 2010, fatigués par la crise laitière, André et Sylvie décident de changer de mode de production.
Ils cherchent des solutions afin de valoriser le lait en le conservant plus longtemps dans la ferme.
Après plusieurs essais infructueux, ils réussissent leur pari en créant le Cara-meuh.
Ils fabriquent également de la crème crue et du beurre.
En 2011, ils décident de changer leur façon de travailler et se tourne vers l'agriculture biologique, plus respectueuse vis-à-vis de l'environnement.
En 2013, après deux ans d'efforts, la ferme reçoit le label bio.
Une boutique à la ferme ouvre sur le site et un musée sur l'histoire du lait est aménagé à l'étage de la boutique.
En 2014, un laboratoire destiné à fabriquer du caramel est construit.
Les 14 et 15 avril 2014, la famille Lefranc organise un week-end portes ouvertes à l'attention du public.
Les visiteurs sont nombreux.
En 2015, l'événement est renouvelé au mois de septembre et c'est également un succès.
La famille Lefranc prend la décision de renouveler cet événement chaque année qui deviendra le Cara-meuh Festival à partir de septembre 2017.
En 2016, deux des enfants d'André et Sylvie rejoignent l'aventure, Fabien et Jason s'associent avec leurs parents.
En 2017, la famille Lefranc reçoit le Trophée du Développement Durable en récompense pour sa reconversion et le développement d'une agriculture respectueuse de l’environnement.
En 2017 toujours, la famille Lefranc est récompensée pour leur projet d'agroforesterie.
Cette récompense permet de financer la plantation de 3000 arbres fin 2018 - début 2019.
En 2017 également, la famille achète un bus de ville aux enchères.
Ils ont dans l'idée de le transformer en poulailler mobile.
Des pondoirs et des perchoirs sont aménagés à la place des sièges.
Ainsi, cela permet à la famille de changer les poules de champ après le pâturage des vaches. Cela permet de nettoyer le terrain et de fertiliser naturellement les prés.
En 2018, Charlie (3ème fils d'André et Sylvie) rejoint la ferme.
Il installe une vingtaine de ruches et s'occupe de la fabrication des Cara-meuh.
En 2019, la 3ème édition du Cara-meuh Festival est organisée avec pour thème de montrer que le système agricole n'avait pas évolué depuis la crise du lait.
3 porcs de Bayeux rejoignent l'exploitation.
En 2020, la boutique et le laboratoire sont agrandis.
Comme nous le savons tous, la pandémie mondiale de coronavirus a considérablement ralentie l'économie.
Pendant le premier confinement, la production de caramel a été interrompue.
Les ventes ont par la même occasion stoppé.
Le lait n'a pas pu être collecté en totalité.
Ce qui fait qu'il y a eu beaucoup de pertes. Il fallait vite trouver une solution.
La décision de faire du fromage a été mise en évidence, face à la surproduction de lait.
Pendant l'année, 500 meules de Comfiné et de Meuhle ont été fabriqués.
Photos des animaux :
Photos du Cara-poule :
Pour plus de renseignements afin de visiter la ferme :
Ville d'Avranches (Manche)
Le 13 juillet 2023, en fin d'après-midi, j'ai visité la ville d'Avranches.
Entre 58 et 51 avant Jésus Christ, Jules César parle d'une tribu Celtes, les Ambibarii, qui vivrait dans le sud de l'actuel département de la Manche.
En 56 avant Jésus Christ, le chef Gaulois Quintus Titurius Sabinus gagne la bataille face aux Romains, dirigé par Viridovix.
La bataille se serait déroulée sur la commune du Petit-Celland, au lieu-dit le Chatellier.
Cependant, un archéologue britannique, Colin Wells, n'est pas d'accord sur le lieu de la bataille.
En revanche, il est d'accord pour dire que le camp du Chatellier serait l'oppidum principal des Abrincates.
À cette époque, Quintus Titurius Sabinus est le chef de la coalition des tribus celtes d'Armorique.
Pendant le 1er siècle après Jésus Christ, Pline l'Ancien nomme ce peuple, les Abrincates.
Pendant la conquête romaine, une agglomération est créé sur le site actuel de la ville d'Avranches.
En 280, l'agglomération d'Avranches s'appelle Legedia.
Legedia est détruite par des pirates Saxons, qui envahissent les rivages septentrionaux de l'Empire Romain.
Au 4ème siècle, un Préfet militaire arrive dans la ville, qui s'est retranché dans son castrum.
Le préfet commande une garnison de cavaliers Dalmates.
Avranches participe ainsi à la mise en œuvre du Litus Saxonicum.
C'est un système défensif côtier du Bas-Empire qui permet de contrer les incursions saxonnes.
À la fin du 5ème siècle, la ville d'Avranches devient le siège d'un Évêché.
Plusieurs évêques se succèdent à Avranches.
En 557, Paterne d'Avranches, évêque qui arrive du Poitou pour évangéliser la région, fonde les monastères d'Astériac (entre Couesnon et Sélune) et de Sessiac (à Saint-Pair-sur-Mer).
Au 7ème siècle, l'évêque Ragestranus est chargé par l'archevêque de Rouen d'établir la frontière religieuse de son diocèse, face aux ambitions du clergé de Dol.
L'évêque Aubert, son successeur, fait édifier le premier sanctuaire à l'origine du Mont-Saint-Michel, après en avoir reçu l'ordre de l'Archange.
Du milieu du 9ème siècle à l'an 933, les Vikings effectuent plusieurs raids en Normandie.
L'ouest de l'actuelle Basse-Normandie passe sous domination Bretonne.
À Avranches, plus aucun évêque n'apparaît. Le diocèse de Dol-de-Bretagne a annexé l'Avranchin.
En 889, les Vikings envahissent à nouveau la Normandie.
La ville d'Avranches est pillée.
En 990, le duc de Normandie Richard Ier nomme l'évêque Normand Norgod.
Au début du 11ème siècle, le Comte Robert est nommé à la tête d'Avranches et de sa région.
Il contrôle, offre, occupe ou usurpe les terres entre la Baie du Mont-Saint-Michel et le Mortainais.
En 1015, Robert donne la propriété "Thesiacum" aux moines du Mont-Saint-Michel, selon une charte.
La terre de Thesiacum se trouve dans un petit hameau au sein de la commune de Dragey.
Cette commune se nomme Tissey, de nos jours.
Pendant la première moitié du 11ème siècle, 3 comtes se succèdent à Avranches : Robert, son fils Richard, et Guillaume Guerlenc (cousin de Richard).
Le donjon d'Avranches est construit lors de l'édification des anciennes frontières de la province ecclésiastique de Rouen, pendant la transmission entre les 3 comtes.
Des intellectuels italiens à Avranches
En 1027, les disciples de Guillaume de Volpiano (réformateur du monachisme normand) réforment la vie religieuse à l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
L'abbé Suppo permet la construction de l'abbatiale romane ainsi que le développement de la bibliothèque et du scriptorium.
En 1039, le clerc et juriste italien Lanfranc de Pavie se rend à Avranches.
Jusqu'en 1042, il enseigne à l'école épiscopale d'Avranches.
En 1047, Guillaume de Normandie transfère le siège comtal d'Avranches vers Mortain, à la suite de la bataille de Val-ès-Dunes.
Richard d'Avranches est contraint de s'exiler.
Guillaume de Normandie rabaisse Avranches au rang de vicomté, afin d'éviter que ce comté ne se transforme en principauté.
Cependant, Guillaume Guerlenc reste tout de même comte.
En 1050, Guillaume tombe en disgrâce.
Il est banni par le duc de Normandie.
Robert de Mortain est nommé à la place de Guillaume Guerlenc.
En 1055, Richard Goz la vicomté d'Avranches.
Richard assure également le commandement du Château de Saint-James, après la conquête normande de l'Angleterre.
Grâce à ses liens avec la famille ducale, Richard épouse Emma de Conteville, demi-sœur de Guillaume le Conquérant.
En 1058, Anselme de Canterbury séjourne à Avranches.
Il devient un des élèves de Lanfranc de Pavie.
Sous l'impulsion de Lanfranc de Pavie et Anselme de Canterbury, la Normandie acquiert un rayonnement intellectuel international, dont Avranches devient l'un des centres.
En 1064, le duc de Normandie Guillaume le Bâtard part en expédition contre les Bretons, en compagnie d'Harold.
De 1069 à 1094, Michel, un autre clerc italien, occupe le siège épiscopal d'Avranches.
En 1082, Hugues (fils de Richard Goz et Emma de Conteville) devient vicomte d'Avranches suite au décès de son père.
Le 24 juillet 1101, Hugues devient impotent.
Voyant sa fin proche, il décide de prendre l'habit bénédictin de l'abbaye Sainte-Walburge à Chester.
Le 27 juillet 1101, Hugues décède.
En 1137, la place d'Avranches est incapable de résister à Geoffroy Plantagenêt et son fils Henri II.
Avranches se soumet donc au service de ces derniers.
Au milieu du 12ème siècle, Hasculf de Subligny est le seigneur d'Avranches.
En 1143, Hasculf fonde l'abbaye de La Lucerne.
Richard de Subligny, évêque d'Avranches et frère d'Hasculf, consacre l'abbaye.
En 1154, Henri II Plantagenêt (comte d'Anjou, duc de Normandie et d'Aquitaine) devient Roi d'Angleterre.
Son domaine s'étend de l'Écosse aux Pyrénées en passant par la Normandie.
En 1162, Henri II nomme Thomas Becket, chancelier d'Angleterre et archevêque de Canterbury.
En 1164, Thomas Becket n'accepte pas l'autorité d'Henri II, il décide d'abandonner ses fonctions politiques et s'exile vers Rome.
Après une pseudo réconciliation, Thomas rentre en Angleterre.
Cependant, la querelle qui couvait depuis quelques années ne tarde pas à se réveiller.
Le 29 décembre 1170, le Roi Henri II demande à 4 chevaliers normands d'assassiner l'archevêque Thomas dans sa cathédrale de Canterbury.
Le 21 mai 1172, après avoir été excommunié par le Pape Alexandre III, Henri II se soumet à une des pénitences publiques à Avranches.
Le Roi déchu implore le pardon du Pape qui est représenté par deux légats, Albert et Thédouin.
À la fin du 12ème siècle, les monarques anglo-normands aimeraient bien unir la Bretagne à leur vaste empire.
En 1188, Ranulph de Blondeville épouse Constance de Bretagne, l'héritière du duché Breton.
Ranulph devient donc duc de Bretagne et permet d'unir la Bretagne à l'empire des monarques anglo-normands.
En 1196, Constance se rend, avec son fils Arthur (futur héritier de Richard 1er), en Normandie sur convocation du Roi d'Angleterre Richard 1er.
Constance quitte donc Nantes en direction de Rouen, mais elle est arrêtée par son mari Ranulph à Pontorson.
Il la retient prisonnière dans son château de Saint-James.
Furieux, Richard 1er marche avec ses troupes en direction de la Bretagne afin de secourir son neveu.
Arthur est emmené en toute discrétion à la cour de France, par son tuteur.
Arthur grandit auprès de Louis, fils du roi de France Philippe II.
En 1199, Constance arrive à s'échapper de son mari.
Leur mariage est dissous pour abandon du foyer conjugal.
En 1199 toujours, Richard Cœur de Lion décède.
Son neveu Arthur, duc de Bretagne, s'allie à Philippe Auguste.
Furieux, Jean sans Terre, le frère et successeur de Richard Cœur de Lion, fait emprisonner Arthur à Rouen.
En 1203, Jean sans Terre ordonne l'assassinat d'Arthur.
Guy de Thouars, beau-père d'Arthur, prend le commandement de la Bretagne.
En 1204, le Roi de France convainc ses vassaux Bretons de l'aider à reconquérir la Normandie Occidentale, en compagnie de 400 chevaliers et de nombreux fantassins.
Il franchit le Couesnon et s'empare de l'Avranchin.
Guy de Thouars saccage la cathédrale d'Avranches, pille la ville et détruit les remparts.
Ainsi, la vicomté d'Avranches revient sous contrôle du Roi de France.
De 1226 à 1234, l'Angleterre refuse cette annexion forcée.
En 1229, l'Angleterre exerce une pression en direction des places fortes de Saint-James, Pontorson et Avranches.
En 1232, Saint Louis obtient une Bretagne orientale sous domination militaire anglaise auprès de la noblesse du Cotentin, en particulier la famille Paisnel d'Avranches.
En 1236, le Roi de France rachète la vicomté d'Avranches afin de contrer définitivement toutes agressions étrangères.
En juillet 1346, pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais ravagent les faubourgs d'Avranches, lors de la chevauchée d'Édouard III.
En 1354, le Roi de Navarre obtient la ville d'Avranches ainsi que le Cotentin, grâce au Traité de Mantes.
En 1418, les Anglais redeviennent propriétaires de la ville ainsi que de la Normandie.
En juin 1450, la bataille de Formigny fait rage.
L'armée royale de Charles VII, accompagnée du connétable Arthur de Richemont et de Louis d'Estouteville, est devant Avranches.
Après un siège de 15 jours, les Anglais sont contraints d'abandonner la ville.
En 1470, Louis XI séjourne à Avranches, ayant une admiration spirituelle pour Saint Michel.
À la fin du 15ème siècle, l'évêque François Péricard dirige la ville avec son frère Odoard, Gouverneur de la place forte.
Ils appartiennent à la Sainte Ligue et basculent Avranches dans le camp des catholiques.
Ainsi, ils ne veulent pas reconnaître le Roi Henri IV.
De novembre 1590 à février 1591, la ville d'Avranches est assiégée par les troupes royales.
L'artillerie royale, dirigé par le duc de Montpensier, bombarde la vieille ville.
Les dégâts sont tellement importants que la ville est dans l'obligation de capituler.
Odoard quitte la ville.
François Péricard tente de réorganiser son diocèse tout en gardant son poste d'évêque.
En 1619, René de Carbonnel, qui est déjà Lieutenant du Roi en Cotentin, devient Capitaine et Gouverneur de la place forte d'Avranches.
En 1639, les sauniers de la Baie du Mont-Saint-Michel se révoltent contre Richelieu.
Grâce à leurs productions de sel, ils faisaient vivre les populations alentours depuis quelques siècles.
Pendant l'Ancien Régime, le territoire actuel de la Basse-Normandie ne payait pas la gabelle.
À la place, il bénéficié d'un léger impôt : le quart bouillon.
Le quart de la production revenait au Roi.
Les trois quarts restants, complètement dépourvus de taxes, étaient commercialisés par les producteurs.
Au 17ème siècle, la Normandie fait partie des provinces les plus riches de France et de la Royauté.
Cependant, elle est très endettée.
L'ancien duché subit continuellement de fortes pressions fiscales.
À partir de janvier 1639, il est envisagé de supprimer le quart bouillon et de le remplacer par la gabelle.
En conséquence, le prix du sel est multiplié par 3.
La vente du sel est contrôlé par les greniers à sel royaux.
Le 16 juillet 1639, la population s'insurge fortement.
Charles Le Poupinel, officier de justice du Roi, est assassiné à Avranches.
Des barricades sont édifiées dans les faubourgs d'Avranches.
Les Nu-pieds, surnom des producteurs de sel, contrôlent le pays, menés par Jean Quétil.
La révolte se propage dans l'ensemble du territoire bas-normand, comme à Coutances, Saint-Lô, Mortain et Domfront.
L'armée royale, envoyée par Richelieu, est impitoyable avec la population.
Les troupes déjà présentes à Avranches prennent en tenaille les insurgés et massacrent la population.
De juillet 1639 à 1789, les Nu-pieds ne sont pas morts pour rien.
La Monarchie renonce à l'instauration de la gabelle et maintient le quart bouillon.
Au 18ème siècle, un Monastère est construit.
Une grande partie des frais de construction provient de la paroisse et non plus du curé.
Les villageois sont en colère car c'est une dépense très importante.
En 1790, l'église des Capucins d'Avranches accueille l'Assemblée primaire.
Le 13 novembre 1793, les Vendéens s'emparent de la ville, sans avoir combattu, suite à la virée de Galerne.
Le 17 novembre 1793, les Vendéens abandonnent Avranches après l'échec du siège de Granville.
Le 21 novembre 1793, les Républicains récupèrent le contrôle d'Avranches.
800 Vendéens sont capturés et fusillés au champ de Lansoudière et sur le plateau de Changeons, sur ordre de Laplanche.
En 1901, la Compagnie des Tramways Normands commence l'exploitation de la ligne de chemin de fer à voie métrique de la ligne d'Avranches à Saint-James.
En 1902, le maire d'Avranches, Maurice Chevrel, relance l'idée d'un chemin de fer à créer, afin de relier le centre-ville à la gare ferroviaire.
En décembre 1904, la Société Française des Tramways Électriques, déjà propriétaire de la ligne ferroviaire entre Granville et Sourdeval.
La SFTE annonce à la municipalité d'Avranches sa candidature pour la ligne de tramway.
Monsieur Ravous, entrepreneur en bâtiment et propriétaire d'une usine à côté de la gare d'Avranches, se propose de fournir l'énergie nécessaire pour le fonctionnement du tramway.
Le 14 avril 1907, le maire Maurice Chevrel inaugure la ligne de tramway, en présence du Préfet Henri Bouffard.
Toute la ville est décorée pour l'occasion.
Les élus profitent d'un voyage inaugural jusqu'à la Croix-des-Perrières. La musique municipale les accueille dans un concert.
Le 16 avril 1907, le tramway est mis en service.
12 trajets sont proposés aux voyageurs, chaque jour.
Le tramway marque des arrêts au Centre (actuelle Place Patton), Place Angot, rue Valhubert, Place Littré, Bourg-l'Évêque, Malhoué et Avranches-État (actuelle gare d'Avranches).
La gare de tramway dans le centre-ville est nommée Avranches-Est.
Pendant la Première Guerre Mondiale, la ligne de tramway est interrompu.
Cependant, la ligne ne sera jamais remise en service.
À partir de la fin de la Première Guerre Mondiale, jusqu'à septembre 1939, la ligne est remplacée par une voiture hippomobile, puis un autobus.
En 1933, la ligne de chemin de fer à voie métrique d'Avranches à Saint-James, exploitée par la Compagnie des Tramways Normands s'arrête.
Quelques jours avant le Débarquement du 6 juin 1944, des tracts, demandant à la population de s'éloigner le plus longtemps possible à la campagne, sont largués au-dessus de la région d'Avranches par les alliés.
Le mercredi 7 juin 1944, une escadrille de 6 bombardiers larguent de nombreuses bombes au-dessus d'Avranches à partir de 14H30.
En l'espace d'une heure, les bombardiers effectuent 3 passages.
Ces bombardements ont pour but de couper la route aux renforts allemands.
La gare, la rue Louis Millet, la rue d'Orléans, la Vieille Ville, la rue des Fontaines Couvertes et bien d’autres subissent de plein fouet les nombreux bombardements.
De nombreux incendies ravagent la ville et les pompiers sont impuissants car mal équipés.
Vers 22H00, de nombreux renforts de pompiers arrivent de Ducey et Sartilly.
Dans la soirée, les flammes atteignent les toitures de l'église Notre-Dame-des-Champs, ainsi que les maisons de la rue des Plantes.
Le 7 juin 1944, en fin de journée, plus de 80 morts sont dénombrés.
À partir du 8 juin et jusqu'à la fin du mois de juillet 1944, les bombardements intenses alourdissent le nombre de morts.
Le 31 juillet 1944, la première armée américaine perce le front allemand à Avranches.
Le 1er août 1944, Eisenhower lance la 3ème armée de Patton, en direction de la Bretagne et du Bassin Parisien.
En avril 1946, la reconstruction à Avranches commence par le grand immeuble du Presbytère.
Louis Longuet de Paris est nommé Architecte en chef de la reconstruction d'Avranches et de Saint-Hilaire-du-Harcouët, par le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme.
Le 31 juillet 1954, le Monument de la place Patton est inauguré.
En 1990, la gare Avranches-Est, dite aussi gare du tramway, est démolie.
Il ne reste de nos jours que la Place des Tramways.
En 2006, le Scriptorial, Musée des Manuscrits du Mont Saint-Michel est inauguré.
Église Notre-Dame-des-Champs :
Le Jardin des Plantes :
La vue depuis le Jardin des Plantes :
La Place Patton :
À partir d'août 1948, les architectes Henri Delaage et André Cheftel dessinent l'obélisque destinée à rendre hommage à la 3ème armée américaine et de son chef, le Général Patton.
Entre les mois de mai et juillet 1954, l'entreprise Prevosto met en place l'obélisque.
L'obélisque mesure 14 mètres de haut, pèse 250 tonnes et comporte 5 faces irrégulières et incurvées.
50 sachets de terre prélevés dans chaque état des États-Unis sont déposés à proximité du monument.
Sur l'obélisque figure l'inscription :
"Du 31 juillet au 10 août 1944, réalisant la percée d'Avranches dans le vacarme de ses blindés en marche vers la victoire et la libération de la France, la glorieuse armée américaine du général Patton a franchi ce carrefour".
L'obélisque est posé au centre d'une étoile, dont les 6 branches symbolisent les différentes directions prises par les Américains le 1er août 1944 pour libérer l'ouest de la France.
Le 31 juillet 1954, le monument est inauguré lors du 10ème anniversaire de la Libération d'Avranches, en présence de Léon-Jozeau Marigné (Sénateur-Maire d'Avranches), le Général Jean Ganeval représentant le Président de la République René Coty, Douglas Dillon (Ambassadeur des États-Unis en France) et Henri Larrieu (Préfet de la Manche).
En février 1989, un char sherman M4 est installé à côté du monument.
Ces chars de 30 tonnes ont servi dans les différentes divisions blindées alliées.
5 hommes étaient en charge du fonctionnement du char.
Il était armé dun canon de 75mm et de 2 mitrailleuses.
Le 10 septembre 1994, des souvenirs de guerre de 300 vétérans américains sont déposés dans 5 urnes de cuivre au pied du Monument.
En 2004, un buste en bronze du Général Patton en tenue de tankiste est ajouté, lors de la Commémoration du 60ème anniversaire de la Libération.
En 2015, le char a été rénové afin le repeindre dans sa couleur d'origine et lui remettre ses marquages d'époque.
Le 6 juin 2044, le maire d'Avranches devra extraire les souvenirs de guerre des 300 vétérans américains qui les ont déposé au pied du Monument le 10 septembre 1994, afin de les exposer avant de les remettre en place.
Pour plus de renseignements afin de visiter la ville d'Avranches :
Château de Chantore (Manche)
Le 13 juillet 2023, à partir de 14H30, j'ai visité le Château de Chantore.
En 1780, un seigneur de Chantore construit château, tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Un ancien château était présent dans les prés, au bord du Lerre. Quelques ruines marquent sa présence.
En 1813, Auguste-François Angot achète la propriété à la veuve Ernault de Chantore.
Il crée le parc, riche en arbres exotiques.
En 1841, Auguste-François revend le domaine à la Baronne Travot, née Le Lubois de Marsilly.
En 1868, Georges Genreau rachète la propriété.
Le 22 février 1906, Georges Genreau décède.
La propriété est rachetée par la famille de Montgermont.
En 2013, Bernard Legal et Inaki de Goiburu rachètent le château et son parc.
Ils restaurent le château et ouvrent des chambres d'hôtes.
En 2018, après avoir réaménagé le parc en parc à l'anglaise, ils l'ouvrent au public.
Photos des bâtiments des écuries, enclos et anciennes calèches :
Quelques fleurs entre les écuries et le château :
Visite du parc.
Début du parcours :
La grotte :
L'entrée de la grotte de Chantore rappelle l'entrée d'un temple du soleil inca précolombien :
La mare au Diable, en référence au roman de George Sand, publié en 1846 :
Quelques photos du parc, en suivant le sentier :
La Tour Hantée.
En 1868, la famille de Georges Genreau arrive au château.
Ils souhaitent avoir l'eau courante dans les robinets.
Pour ce faire, ils font construire ce réservoir d'eau imitant une tour médiévale en ruine.
Les fissures sur la tour sont d'origine.
Sous la tour se trouve une grotte correspondant à l'enfer, le mascaron d'Hadès faisant office de clé de voûte.
Le petit lac alimente le réservoir en eau.
L'acheminement de l'eau s'effectuait grâce à un bélier hydraulique, du constructeur Durozoi.
Le trop-plein du réservoir formait une cascade :
D'autres photos entre la tour Hantée et le château :
Pour plus de renseignements afin de visiter le Château et le Parc de Chantore, et/où dormir dans les chambres d'hôtes :
Ville de Pontorson (Manche)
Le 12 juillet 2023, en fin d'après-midi, j'ai visité la ville de Pontorson.
À l’époque gauloise, Pontorson se trouve sur le territoire des Abrincates.
Entre le 9ème et le 10ème siècle, le territoire de l'actuelle commune fait partie de l'Avranchin.
Ce territoire est placé sous la domination provisoire des Rois de Bretagne, en comptant le Cotentin, par le Traité de Compiègne.
Les Normands s'aventurent au-delà de la frontière provisoire de la Sélune.
De ce fait, le territoire de l'Avranchin perd le statut breton.
Ils rétablissent la frontière sur le Couesnon.
En revanche, le petit bourg qui se trouve de l'autre côté du pont au-dessus du Couesnon, conserve son rattachement à la Bretagne.
Le 23 octobre 1370, un pacte de fraternité d'armes est signé entre Bertrand Du Guesclin et Olivier de Clisson à Pontorson.
Le 18 novembre 1793, lors des guerres de Vendée, la commune sert de terrain pour la bataille de Pontorson.
Le 18 septembre 1799, les Chouans s'emparent de Pontorson.
En 1869, la Compagnie du chemin de fer de Vitré à Fougères obtient le prolongement de la ligne entre Fougères et le mont Saint-Michel.
Une gare est construite à Pontorson.
Cependant, la ligne ferroviaire n'ira pas au-delà de Moidrey, entre Pontorson et le Mont-Saint-Michel.
Le 30 décembre 1878, un embranchement est inauguré sur la ligne de Rennes à Saint-Malo, entre la gare de Dol-de-Bretagne et la nouvelle gare d'Avranches qui devient un terminus.
Le 29 décembre 1879, la ligne de Rennes à Saint-Malo est prolongée jusqu'a Coutances.
Cela permet d'assurer des liaisons directes entre Caen et Rennes, en passant par Lison et Pontorson.
En 1897, la ligne Pontorson-Moidrey est déclassée.
La gare, qui avait été construite par la Compagnie du chemin de fer de Vitré à Fougères est abandonnée.
En 1899, la Compagnie des Tramways Normands désire ouvrir une ligne entre Pontorson et le Mont-Saint-Michel.
En 1901, la ligne de tramway entre Pontorson et le Mont-Saint-Michel ouvre au public.
La ligne reprend le tracé de l'ancienne ligne de chemin de fer entre Pontorson et Moidrey.
L'ancienne gare est utilisée en tant que dépôt-atelier.
Une nouvelle gare, correspondant à la gare actuelle, avait été construite par la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest.
En 1938, la ligne de tramway entre Pontorson et le Mont-Saint-Michel pâtit de la concurrence routière.
La ligne ferme la même année.
En 1944, la ligne est démontée.
La gare de Pontorson, de nos jours :
La gare de Pontorson est desservie par des trains TER Normandie, effectuant les liaisons Caen-Rennes via Granville, et entre Paris-Montparnasse et Pontorson, avec une correspondance routière pour le Mont-Saint-Michel.
Le 1er janvier 2016, la ville de Pontorson fusionne avec ses voisines, Macey et Vessey
Pour plus de renseignements afin de visiter la ville de Pontorson :
Cimetière Militaire Américain Saint-James de Montjoie Saint Martin (Manche)
Le 12 juillet 2023, en milieu d'après-midi, j'ai visité le Cimetière Militaire Américain Saint-James de Montjoie Saint Martin.
En 1944, à l'emplacement du cimetière militaire actuel, un cimetière provisoire avait été installé par la 8ème Division d'Infanterie Américaine.
Après la guerre, des familles de militaires décédés pendant les combats ont souhaité inhumer les corps à l'étranger.
La France a donc donné au Gouvernement Américain, en témoignage de reconnaissance, 14 terrains afin d'ouvrir 14 cimetières militaires.
Ces terrains sont offerts à perpétuité.
Le 20 juillet 1956, le Cimetière Militaire Américain Saint-James est inauguré.
Le cimetière se trouve en réalité sur la commune de Montjoie Saint Martin, tout en étant à environ 2 kilomètres de la ville de Saint-James.
4410 soldats reposent dans 4408 tombes, répartis sur une superficie de 14 hectares.
Il y a 4327 croix latines et 81 étoiles de David dans le cimetière.
Une partie des soldats qui reposent au cimetière ont été tués pendant la libération de la Bretagne avant l'Opération Cobra, pendant la percée d'Avranches et pendant les combats autour de Saint-Lô et Mortain.
Pour plus de renseignements afin de visiter le Cimetière Militaire Américain Saint-James :
https://www.abmc.gov/cemeteries-memorials/about-brittany-american-cemetery/
Merci au gardien du cimetière pour les explications sur la manière d'implantation des croix, mais également sur l'histoire du cimetière.
Ville de Montjoie Saint Martin (Manche)
Le 12 juillet 2023, après la visite du Moulin de Moidrey, je me dirige vers le Cimetière Américain de Montjoie Saint Martin.
Mon GPS étant perdu, je m'arrête à Montjoie Saint Martin pour consulter une carte géographique.
Ne m'étends pas attarder, je me dirige vers le Cimetière Américain.
Juste pris une photo de l'église de Montjoie Saint Martin :
La visite de la ville de Montjoie Saint Martin fera l'objet d'une visite approfondie ultérieurement.
Si vous souhaitez visiter la ville :
https://www.infolocale.fr/normandie/manche/montjoie-saint-martin-50240
Moulin de Moidrey (Manche)
Le 12 juillet 2023, en début d'après-midi, j'ai visité le Moulin de Moidrey.
En 1806, le Moulin de Moidrey est construit.
C'est un moulin à vent.
Le bâtiment est de forme cylindrique en pierre.
Le toit est conique et comporte des bardeaux de châtaignier.
Il possède quatre ailes inclinables afin d'offrir au vent une surface variable.
Jusqu'au début du 20ème siècle, le moulin sera en activité.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le moulin est abandonné.
En 2003, une équipe de passionnés le restaurent et le remettent en service.
Ils l'ouvre également aux visites.
Le meunier qui l'entretien moud du riz, de l'orge, du sarrasin, du seigle, du maïs, du blé, des châtaignes et de l'avoine.
La vente des farines produites permettent d'entretenir le moulin.
En 2007, le Moulin de Moidrey est inscrit au Patrimoine Mondial.
Il est inscrit dans le patrimoine du site du Mont-Saint-Michel et de sa baie.
Le paysage autour du moulin :
Pour plus de renseignements afin de visiter le Moulin :
https://www.ot-montsaintmichel.com/patrimoine-culturel/moulin-de-moidrey/
Mont-Saint-Michel (Manche)
Le 11 juillet 2023, j'ai visité la commune du Mont-Saint-Michel.
Quelques photos du Mont-Saint-Michel :
Le Mont-Saint-Michel était connu sous le nom de Mont Tombe.
Aux 6ème et 7ème siècles, des ermites avaient mis en place deux édifices religieux (oratoires).
Le premier dédié à saint Symphorien, et le second à saint Étienne.
En 708, un oratoire en l’honneur de l’archange Saint Michel est créé sur le Mont Tombe.
À cette époque, Aubert, évêque d'Avranches, installe une communauté de 12 chanoines sur le Mont afin de servir le sanctuaire et accueillir des pèlerins.
De premiers villageois s'installent à l'est du rocher afin de fuir les raids Vikings.
Les habitants sont alors tailleurs de pierre, maçons, tâcherons et charpentiers.
Ainsi, ils vont construire un premier sanctuaire.
Par la suite, des laïcs s'installeront à leur tour et agrandiront la communauté religieuse.
Au fil du temps, de nombreuses reconstructions transformeront la commune telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Cependant, il reste des traces du village primitif :
- il se situe au niveau de l'église paroissiale Saint-Pierre et de son cimetière.
Il est caracterisé par un enchevêtrement de constructions avec des ruelles tortueuses.
Quelques habitations étaient construites en bois et en torchis.
Église paroissiale Saint-Pierre et son cimetière :
À partir de 710, et pendant tout le Moyen Âge, le Mont est surnommé par les clercs : "Mons Sancti Michaeli in periculo mari" (Mont Saint-Michel au péril de la mer).
En 867, le traité de Compiègne concède le Cotentin, ainsi que l'Avranchin (dont fait partie le Mont-Saint-Michel), au Roi de Bretagne, Salomon.
En 870, à la suite d'un raid Viking dans les environs, la population se réfugie sur le Mont et crée ainsi un bourg.
En 911, le chef Viking Rollon contrôle une grande partie du territoire.
Cependant, l'Avranchin, le Cotentin ainsi qu'une grande partie de la future Basse-Normandie ne seront pas sous domination Viking.
Le Mont-Saint-Michel est resté sous la domination politique du Roi de Bretagne.
Mais le pouvoir religieux était régi par le Diocèse d'Avranches.
En 933, le territoire du Mont se trouve encore sous domination bretonne.
À cette époque, Guillaume Ier de Normandie (appelé Guillaume Longue Épée), a obtenu auprès du Roi de France Raoul, l'agrandissement de son territoire avec le Cotentin et l'Avranchin qui étaient contrôlés par les Bretons.
À partir de cette date, le Mont-Saint-Michel est rattaché à la Normandie.
Guillaume Longue Épée fait d'importants dons de terres à la communauté des chanoines montains. Ces terres se situent pratiquement toutes entre le Couesnon et la Sélune.
En 966, Richard Ier de Normandie (fils de Guillaume Longue Épée) a poursuivi l’œuvre de réforme monastique de son père.
Il ordonne aux chanoines soit de renoncer à leur vie dissolue, soit de quitter les lieux.
Durand, un des chanoines décide de rester et de se réformer par amour pour l'archange.
Cette même année, des Bénédictins issus de différentes abbayes s'installent sur le Mont.
Le premier abbé est Maynard Ier.
Maynard Ier fait construire l'église préromane appelée Notre-Dame-sous-Terre, sur le Mont-Saint-Michel.
En 992, un incendie détruit le village et l'abbaye.
À partir de cette année et jusqu'en 1009, Maynard II succède à son oncle Maynard Ier.
Il est également abbé de Redon.
Maynard II fait en sorte que la bonne entente entre les ducs de Normandie et de Bretagne soit scellée.
Les ducs de Bretagne, de la maison de Rennes, sont inhumés dans la Chapelle Saint-Martin.
Il s'agit de Conan Ier le Tort (décédé en 992) et Geoffroi Ier Béranger (décédé en 1008).
En 1009, le duc de Normandie décide de contrôler directement l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
L'abbé Maynard II, qui est issu de la communauté de Saint-Wandrille, est dépossédé. Il est contraint de se replier dans l'abbaye Saint-Sauveur de Redon.
Le duc de Normandie décide de nommer l'abbé Hildebert Ier (préféré par Richard II) à la place de l'abbé Maynard II.
Pendant les 25 premières années du 11ème siècle, il y a une bonne entente entre les moines du Mont et les ducs.
L'abbé Hildebert II, ayant succédé à Hildebert Ier en 1017, demande la reconstruction de l'église romane, en commençant par la Crypte du Chevet.
Cependant, les relations entre Hildebert II et le duc normand Richard II commencent à s'estomper.
Richard II décide de remplacer l'abbé montois par un abbé extérieur et réformateur.
Il nomme dans un premier temps l'abbé Romain Supo, puis le Bourguignon Thierry (déjà abbé de l'abbaye de Jumièges et gardien de l'abbaye de Bernay.
Entre 1027 et 1030, le duc Richard II repousse la frontière avec la Bretagne, de la Sélune au Couesnon.
En 1027, le nouveau duc Robert Ier de Normandie nomme Aumode, un abbé d'origine mancelle.
En 1032, Robert Ier de Normandie confie l'abbaye de Cerisy à Aumode.
Cette même année marque donc le retour de l'abbé Supo, qui dirigera l'abbaye montoise jusqu'à sa retraite à l'abbaye de Fruttuaria en 1048.
Le duc Guillaume le Conquérant s'intéresse aux successions abbatiales.
Il octroie des bénéfices financiers à l'abbaye du Mont, qui avait soutenu la conquête de l'Angleterre.
Quelques moines montois ont été appelés à diriger des abbayes anglaises.
Grâce aux bénéfices générés par les terres et prieurés, l'abbatiale romane sur le Mont est terminée rapidement.
Le 9 septembre 1087, Guillaume le Conquérant décède.
Le Mont traverse alors une période trouble.
Cependant, grâce à la bonne gestion des abbés du Mont, dont Bernard du Bec, l'abbaye se développe intellectuellement.
Henri 1er Beauclerc fait construire un premier fort sur le rocher.
Le fort est aussitôt assiégé par Robert Courteheuse et Guillaume le Roux, frères d'Henri Ier Beauclerc.
Après la bataille sur les grèves, Henri obtient le Cotentin, des mains de son frère Robert, duc de Normandie.
En août 1138, les paysans de l'Avranchin se révoltent à la suite d'un désaccord avec les moines concernant la succession d'Henri Ier Beauclerc.
Ils détruisent le village montois par un grand incendie. L'abbaye y échappera.
En avril 1204, en représailles de l’assassinat d'Arthur par Jean sans Terre, les alliés Bretons de Philippe Auguste, menés par Guy de Thouars, incendient le Mont.
Ils massacrent la population.
Par la suite, les abbés Jourdain et Richard Turstin reconstruisent l'abbaye.
En 1254, la ville est fortifiée par Saint Louis, avec la construction de la Tour du Nord.
En 1257, une porte barrant le seul accès possible à la plate-forme par les escaliers est édifiée à l'Est.
À cette époque, le village est plus petit et les maisons sont à proximité de l'entrée de l'abbaye.
L'abbé Richard Turstin fait construire la Salle des Gardes des bâtiments abbatiaux, à l'entrée du Monastère.
Vers 1311, l'abbé Guillaume du Château termine l'enceinte fortifiée, qui ne ceinturait que le sommet du Mont, de la tour du Nord aux murs du logis abbatial, en passant par le chevet de l'église paroissiale Saint-Pierre.
Au 13ème siècle, les pèlerinages sont en plein essor.
Les marchands se déploient sur le Chemin des Loges, venelle située au pied de l'abbaye.
Les loges des commerçants sont progressivement remplacées par des enseignes de pèlerinages.
En 1314, une garnison composée d'un homme d'armes et de 5 servants s'installe au Mont.
Elle est logée par l'abbé, dans la porterie.
Pendant le 14ème siècle, les abbés deviennent Capitaines de la ville et de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
En 1346, les Anglais détruisent Avranches, mais ils épargnent le Mont.
En 1365, Tiphaine Raguenel (femme de Bertrand du Guesclin, gouverneur de Pontorson), s'installe au Mont-Saint-Michel avant le départ de son mari pour l'Espagne.
Le Logis Tiphaine :
De 1386 à 1410, de nouvelles fortifications sont construites sous l'impulsion du 29ème abbé, Pierre le Roy.
Les fortifications sont construites à l'angle nord-est de la Merveille, couronnement octogonal de la tour des Corbins ; aux pieds, longue courtine-terrasse dominant le bois.
En 1393, la porte construite en 1257 reçoit deux tourelles.
L'abbé en profite pour se faire construire un logis fortifié, ainsi que la Tour Pénine à base carrée, chargée de surveiller le Grand Degré.
En 1417, l'abbé Robert Jollivet fait construire une enceinte continue à parapet crénelé sur mâchicoulis autour de la ville basse et au pied du Mont.
La courtine reçoit 6 tours, dont la Tour du Roy, de l'Arcade et Cholet.
Des entrepôts destinés à stocker les provisions et les munitions sont construits.
Une citerne filtrante est creusée au chevet de l'église.
Le seul accès à la ville reçoit une porte fortifiée. Il s'agit de la Porte du Roy.
En 1420, le Mont résiste à l'invasion des Anglais.
Cependant, l'abbé Jolivet fait allégeance au roi Henri V d'Angleterre.
Le prieur Jean Gonault assure donc l'intérim.
En 1425, Louis d'Estouteville est nommé par Charles VII, Capitaine du Mont.
Louis améliore les fortifications notamment la barbacane du Roi.
Le 17 juin 1434, les Anglais effectuent un nouvel assaut mené par Lord Scales.
C'est encore une fois un échec.
Les Anglais abandonnent deux de leurs bombardes (visibles à l'entrée de la ville).
En 1441, Louis d'Estouteville fait construire la Tour Boucle.
Cette tour est équipée de batteries couvertes et est capable de résister à l'artillerie.
En 1534, Gabriel du Puy (Gouverneur militaire du Mont pour le Roi François Ier) améliore l'éperon de la Tour Boucle, la Porte de l'Avancée et la Tour Gabriel (elle porte le prénom de son concepteur).
En 1577, des huguenots tentent de s'emparer du Mont, déguisés en pèlerins.
Les habitants réussiront à les chasser.
En 1691, Vauban inspecte le Mont.
En 1731, le Roi Louis XV s'empare du Mont.
Il fait restaurer les remparts et transforme l'abbaye en prison d'État.
En 1830, la forteresse est transformée en prison politique après les émeutes de Juillet, par le duc d'Orléans Louis-Philippe qui a succédé à son cousin Charles X.
Le 16 avril 1851, Anne Boutiaut (plus connue sous le nom de Mère Poulard) naît à Nevers.
En 1862, Napoléon III décide de classer le Mont.
Le proverbe Breton suivant sous-entend que le Mont dépend des divagations du fleuve Couesnon :
- "Le Couesnon dans sa folie a mis le Mont en Normandie. Et quand le Couesnon retrouvera sa raison, le Mont redeviendra breton."
Ce proverbe ne reflète pas la réalité.
Le Mont-Saint-Michel a été rattaché à la Normandie en 933.
Le Couesnon n'était pas encore considéré comme frontière.
Rappelez-vous, le Mont-Saint-Michel a été Breton de 867 à 933 de manière géopolitique.
Mais il est resté dépendant du diocèse d'Avranches. Le diocèse d'Avranches était lui-même dépendant de la Province Ecclésiastique de Rouen.
La frontière officielle entre la Bretagne et la Normandie se situe sur un cours d'eau, à 4 kilomètres à l'ouest du rocher.
Depuis 12 siècles, l'économie du Mont est tributaire des nombreux pèlerinages.
Les pèlerins viennent de toute l’Europe du Nord.
Sans grande instruction, Anne Boutiaut travaille très jeune comme femme de chambre.
Elle entre ainsi au service d'Édouard Corroyer (ancien élève de Viollet-le-Duc), qui est nommé architecte en chef des Monuments Historiques.
En 1872, Édouard Corroyer se voit confier par le Gouvernement, la restauration de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
Il part sur le Mont avec sa femme et sa fille.
Il emmène également sa femme de chambre, Anne Boutiaut.
Anne a 21 ans lorsqu'elle découvre la Normandie et la mer. Elle qui ne connaissait jusqu’à présent que les paysages nivernais.
Sur le Mont, Anne fait la connaissance du fils du boulanger du Mont, Victor Poulard.
Le 14 janvier 1873, Anne épouse Victor à l'église Saint-Philippe-du-Roule.
Édouard Corroyer est le témoin d'Anne.
Anne a conscience de son retard éducatif.
Elle décide de prendre des cours d'orthographe, de grammaire et de mathématiques auprès de la sœur institutrice du Mont-Saint-Michel.
Après leur mariage, Victor et Anne Poulard décident de prendre en gérance l'établissement qui porte le nom "d'Hostellerie de la Tête d'or" (il se trouvait à l'emplacement actuel du bureau de poste).
Cependant, il n'y a pas foule qui se presse chez eux, à pars quelques visiteurs comme des artistes, quelques pèlerins et archéologues.
À cette époque, la digue-route n'existe pas et les touristes et pèlerins sont dépendants des marées.
En fonction des marées, il faut donc satisfaire leur appétit.
Anne trouve donc l'idée de les faire patienter en leur offrant une omelette de sa confection, en attendant le plat principal (en général le Gigot de prés salés, une spécialité locale).
Ainsi, son omelette a largement dépassé la réputation de ses autres plats pourtant excellents également.
La maison prospère rapidement.
Le 3 juillet 1877, de grandes fêtes du Couronnement de Saint Michel sont organisées sous Monseigneur Abel-Anastase Germain.
Sont présents aux fêtes, un Cardinal, 8 Évêques, un millier de prêtres ainsi qu'une foule immense.
Alors que le canon tonne et qu'une musique militaire est jouée, Monseigneur Germain manque de perdre la vie au sommet d'une échelle. Il est sur le point de perdre l’équilibre alors qu'il est occupé à couronner la tête de l’Archange.
À la fin du 19ème siècle, de nombreux hôtels sont présents sur le Mont.
Le 26 juillet 1868, une convention est signée entre le ministre des Travaux Publics et la Compagnie des chemins de fer de Vitré à Fougères, en vue de la construction d'une ligne de chemin de fer entre Pontorson et Moidrey.
Le même jour, la convention est approuvée par un décret impérial.
Le 22 décembre 1869, un décret impérial déclare cette section d'utilité publique.
Le 10 octobre 1872, une première ligne à écartement standard est construite.
La Compagnie des chemins de fer de Vitré à Fougères ouvre la section Pontorson-Moidrey au public.
En 1876, la ligne est prolongée jusqu'au lieu-dit de la Caserne.
Les 11 juin 1881 et 2 mai 1882, deux conventions sont signées entre le ministre des Travaux Publics et la Compagnie du chemin de fer de Vitré à Fougères.
L'État rachète la ligne à la Compagnie.
Le 18 décembre 1882, le ministre des Travaux Publics signe une convention avec la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest.
La ligne ferroviaire est confiée provisoirement à cette Compagnie.
Le 23 décembre 1882, un décret approuve cette convention.
Le 17 juillet 1883, l'État cède la ligne à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest par une convention qui sera définitivement approuvée le 20 novembre 1883.
En 1886, l'exploitation de la ligne de Pontorson à Moidrey cesse toute activité.
En 1888, Victor et Annette Poulard quittent leur ancien établissement.
Ils acquièrent l’Hôtel du Lion d'or.
Ils décident de le démolir afin d'en construire un plus grand.
Ce nouvel hôtel prend le nom "À l'omelette renommée de la mère Poulard".
Leur ancien établissement est repris par le jeune frère de Victor Poulard, sous le nom "À la renommée de l'omelette soufflée".
Rapidement, la renommée de la mère Poulard a fait des envieux.
Ses enfants Victor et Alphonse ont ouvert deux hôtels en se faisant une concurrence énorme.
Le 1er avril 1897, la ligne Pontorson-Moidrey est déclassée.
Afin de permettre aux pèlerins et touristes de rejoindre plus facilement l'abbaye du Mont-Saint-Michel, le Conseil Général de la Manche décide la création d'une ligne de tramway entre la commune du Mont-Saint-Michel et la gare ferroviaire de Pontorson d'utilité locale.
L'acte de rétrocession est signé entre le Préfet et Messieurs Baër et Beldant.
Les deux entrepreneurs créent la Compagnie des Tramways Normands. La Compagnie est chargée de construire et d'exploiter la ligne de Pontorson au Mont-Saint-Michel. Une seconde ligne entre Avranches et Saint-James est également créée.
La Compagnie des Tramways Normands s'engage à faire circuler 5 trains pendant la saison estivale et 3 trains le reste de l'année entre le Mont-Saint-Michel et Pontorson.
En 1899, la ligne est déclarée d'utilité publique.
Le 8 septembre 1901, le supérieur des Pères de Saint-Edme béni la ligne.
En 1901, la ligne de chemin de fer entre Pontorson et le Mont-Saint-Michel ouvre donc au public.
Cette ligne permet de relier le Mont-Saint-Michel à Paris.
Dès le début, la ligne est un succès avec la circulation de 5 à 6 trains en saison estivale.
Pendant la Première Guerre Mondiale, la ligne ne sera fermée qu'une seule année.
Malgré cela, les trains de voyageurs et marchandises continueront de circuler.
En 1920, Annette et Victor Poulard font construire une maison sur les hauteurs du Mont, pour leur retraite.
Le 15 janvier 1923, Annette et Victor célèbrent devant une foule immense, leurs noces d'or.
En 1926, la Compagnie des Tramways Normands devient la Compagnie des Chemins de fer Normands.
Dans les années 1930, la concurrence routière des autocaristes et des voitures commence à s'intensifier.
La ligne de tramway devient déficitaire.
Le 7 mai 1931, Annette décède.
Elle rejoint ainsi son mari décédé plus tôt, dans le petit cimetière du Mont-Saint-Michel.
Pendant l'été 1938, une liaison directe avec une automotrice et des voitures à bogies est testée entre Granville et le Mont-Saint-Michel par deux fois.
Face à ces deux tentatives ratées, cette liaison n'est pas renouvelée.
En 1938, face à la concurrence routière, le Conseil Général de la Manche décide de fermer la ligne de tramway.
Les trains continuent de circuler aléatoirement jusqu'au début de la Seconde Guerre Mondiale.
En 1944, les forces d'occupation défert définitivement la voie.
À la libération, un projet permettant de remettre en service la voie ferrée en créant une ligne touristique est envisagée.
Le projet ne verra jamais le jour.
À partir de la deuxième moitié du 20ème siècle, le Mont-Saint-Michel devient un lieu de visite mondial et une des premières destinations touristiques de France.
Au début du 21ème siècle, la fréquentation du Mont-Saint-Michel baisse considérablement, à cause des mauvaises conditions de desserte du site.
Depuis le 22 juillet 2014, une nouvelle digue et une passerelle sur pilotis laissant passer l'eau, conçues par l'architecte Dietmar Feichtinger, permettent aux visiteurs d'accéder à nouveau au Mont-Saint-Michel.
L'abbaye du Mont-Saint-Michel :
En 2023, l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel fêtait ses 1000 ans.
Le 23 juin 2023, un spectacle son et lumières (trouvé sur YouTube) a été projeté sur le Mont :
Voici quelques photos du spectacle son et lumières dans l'abbaye lors de ma visite le 11 juillet 2023 :
Quelques photos du Mont-Saint-Michel :
Pour plus de renseignements afin de visiter la commune du Mont-Saint-Michel :
https://www.ot-montsaintmichel.com
Baie du Mont-Saint-Michel à Ardevon (Manche)
Le 10 juillet 2023, après un périple de 540 kilomètres effectué en 9H00, je suis arrivé à Ardevon, face au Mont-Saint-Michel.
Vers 19H00, après avoir déposé mes bagages dans la chambre d'hôtes, je me promène un peu le long de la route départementale 275.
J'ai assisté à la rentrée d'un millier de moutons qui passaient dans la baie du Mont-Saint-Michel.
Après avoir traversé la D275, les moutons cheminent sur la D280 en direction de leurs élevages respectifs.
C'est impressionnant de voir qu'il n'y a pas un berger pour les guider vers les différentes fermés.
Après avoir dîné sur la terrasse des chambres d'hôtes, je rentre dans ma chambre et je contemple le coucher de soleil depuis la fenêtre.
Voyage en Corse du 11 au 17 septembre 2022 : journée du 17 septembre
Le 17 septembre 2022, entre 7H30 et 8H00, nous quittons l'hôtel en direction d'Ajaccio afin de visiter la ville.
La Cathédrale Santa Maria Assunta :
Une stèle en hommage à Napoléon sur la Place du Général de Gaulle.
Il pose avec ses frères :
Notre groupe face à la Mer Méditerranée, depuis la Place du Général de Gaulle :
Visite de la ville avec notre guide Jean :
Vers 9H30, nous quittons Ajaccio pour nous rendre chez un berger sur les hauteurs de la Vallée de Taravo :
Après la visite de l'élevage de chèvres, le berger nous accompagne chez lui afin de nous faire visiter sa fromagerie.
Puis nous avons déjeuner dans une auberge où nous avons pu goûter du fromage Corse.
Après le déjeuner, nous sommes partis en direction de l'aéroport Napoléon Bonaparte d'Ajaccio où nous arrivons à 14H30 :
À 16H20, après les formalités d'embarquement, nous nous dirigeons vers notre avion :
Comparé à l'aller où j'étais placé côté fenêtre sur l'aile gauche ; au retour, je me trouve toujours côté fenêtre mais à la dernière rangée à l'arrière de l'avion côté droit :
Le chargement des bagages dans la soute :
À 16H30, c'est le décollage de l'avion.
Pour le moment, nous roulons sur le tarmac afin de nous placer au bout de la piste :
Photos du trajet entre Ajaccio et Toulouse :
À 17H50, atterrissage à l'aéroport de Toulouse Blagnac :
À 18H43, après être descendus de l'avion et récupérés nos bagages, nous quittons l'aéroport de Toulouse Blagnac à bord du car qui nous ramène à Tulle :
À 21H25, nous sommes arrivés au Conseil Départemental de la Corrèze.
Après avoir dit au revoir aux autres personnes du groupe, nous partons de Tulle en direction d'Ussel.
J'ai passé une bonne semaine en Corse.
Merci à ma tante de m'avoir proposé de venir à ce voyage.